domingo, 8 de janeiro de 2012

Carta do Padre Gaudrault ao Cardeal Cerejeira em Agosto de 1952

Quase ao terminar a estadia dos dominicanos no Convento de São Pedro de Sintra o padre Gaudrault escreve uma carta ao Cardeal Cerejeira. Com a data de 22 de Agosto, a carta responde a um pedido do Cardeal no sentido de os dominicanos não abandonarem definitivamente a vila de Sintra.
É uma carta extremamente interessante porque uma vez mais ficamos a conhecer a escassez de recursos humanos de que a Província sofria, mas sobretudo ficamos a conhecer as prioridades das quais não abdicava. Acima de tudo estava a casa de formação de Fátima, para onde se trasladava o noviciado e onde se queria que funcionasse o centro de estudos. A Ordem e os dominicanos estavam para ajudar os bispos, e com eles colaborariam, mas para tal era fundamental e necessária a formação, e uma boa formação.
Por esta carta, e face ao pedido do Cardeal para que continuassem dois padres em Sintra, ficamos também a conhecer o trabalho pastoral que durante os três anos de permanência ali os dominicanos desenvolveram. Trabalho junto das paróquias, São Pedro, São Martinho, Santa Maria, nas prisões, com os jovens e a Acção Católica, na assistência caritativa àqueles que batiam à porta do convento à procura de ajuda.
Outra informação importante que obtemos nesta carta é a notícia da doença do Padre Gaudrault, doença que não só esteve no atraso da resposta ao pedido do Cardeal, mas que o levaria a ausentar-se frequentemente para o Canadá, deixando por isso o governo imediato do Vicariato nas mãos do Padre Sylvain.
Deixamos o texto da carta, redigida em francês, língua materna do Padre Gaudrault.

Sintra, le 22 août, 1952
Son Eminence le Cardinal Emannuel Gonçalves Cerejeira,
Patriarche de Lisbonne

Eminentissime Seigneur,
Je prie humblement Votre Eminence de bien vouloir me pardonner le retard, bien involontaire, a Lui écrire pour Lui donner la réponse à la demande qu’elle m’a faite. C’est que je n’ai pu réunir mon Conseil que récemment et qu’au même temps j’ai été malade. Je commence seulement à me remettre.
Quand Votre Eminence m’a fait 1‘honneur de me recevoir en audience, Elle m’a demandé si je pourrais, à notre départ de Sintra pour Fátima, laisser ici, provisoirement, deux Pères pour aider les curés de Sintra. J’ai répondu à Votre Eminence que j’en parlerais aux Péres du Conseil Provincial et que nous ferions tout notre possible.
J’ai pu réunir, dernièrement, les Pères du Conseil et leur ai fait part du désir de Votre Eminence. Nous avons discuté des possibilités du projet. Notre désir est d’aider les Evêques et de faire quelque chose pour l’Eglise du Portugal. Nous avons alors considérer la question sous tous ses aspects, avec beaucoup de sympathie.
La conclusion à laquelle nous sommes arrivés, à notre grande peine, est que c’est absolument impossible.
Nous allons à Fátima établir notre noviciat. Nous aurons lá un Couvent formel, avec toutes les obligatons que cela comporte pour la vie régulière et la formation de nos jeunes religieux. De plus, le Rév.me Père Général désire que nous commencions chez nous nos études de Philosophie, pour arriver aussi vite que possible aux études de Théologie. Aujourd’hui nos fréres sont obligés de s’expatrier, en Espagne et en France, pour leurs études, ce qui veut dire qu’ils sont absents du Portugal pendant sept ou huit ans. Ce n’est pas la meilleure formation pour des religieux qui auront à travailler toute leur vie au Portugal que d’être formés à l’étranger.
Votre Eminence sait combien la formation de jeunes prêtres est importante! Nous ne voulons pas déchoir, mais donner à nos jeunes la meilleure formation religieuse et intellectuelle, en même temps qu’une vraie formation apostolique pour leur ministère de demain, dans leur pays. C’est dans cette mesure qu’ils pourront être le plus utile à l’Eglise du Portugal, en faisant tout le bien qu’on attendra d’eux.
Par ailleurs, nous sommes très peu nombreux. En effet, il n’y a que quatorze Pères portugais, un quinzième finira ses études à Rome en l953. Nous avons cependant quatre Maisons: le noviciat de Fátima, la Maison de Porto, notre séminaire à Aldeia Nova, (Olival), et le College de Clenardo, à Lisbonne.
A notre séminaire, Aldeia Nova, il n’y a que quatre Pères, nous sommes obligés d’avoir deux professeurs laiques; au Collège de Clenardo naus avons diz-huit professeurs laiques, ce qui nous coute cher, et un laique ne peut avoir l’influence qu’un Père a sur les élèves. Ce n’est q’avec le temps que nous pourrons remplir les cadres de nos oeuvres essentielles.
Nous aurons beaucoup de peine à quitter Sintra, car, depuis que nous sommes ici, trois ans, nous avons appris à connaitre le bon peuple, que nous aimons beaucoup et qui nous estime parceque nous nous sommes interessés à lui.
Depuis trois ans nous avons donné nos services gratuitement à la Paroisse de S. Pedro, tous les dimanches régulièrement, et très souvent sur semaine; trois fois ancore cette semaine nous sommes allés dire la messe à la Paroisse. Nous sommes allés très souvent à S. Martinho, tous les dimanches depuis la mort du curé et souvent sur semaine. Nous avons commencé à donner le service religieux tous les dimanches à Madre de Deus et cela va très bien. Nous nous occupons de la prison et faisons le catéchisme aux enfants et aux jeunes gens. Nous sommes allés souvent à S. Maria. Nous avons organisé l’Action catholique à la Paroisse de S. Pedro, et avec succés chez les jeunes filles, qui travaillent très bien. Quel sera la sort de ces oeuvres quand nous n’y serons plus? nous ne le savons pas! Mais ce nous est une peine de quitter ce bon peuple qui sait répondre quand on se donne à lui, et, Eminence, je ne crains pas de dire que nous nous sommes donnés avec dévouement, sans intérêt matériel, bien au contraire, nous nourrissons bien des pauvres et en habillons aussi. Ces gens ont de la peine de nous voir partir, comme nous en avons de les quitter, mais cela nous est imposé par les circonstances.
Je regrette de n’avoir pas de meilleure nouvelle à donner à Votre Eminence. J’exprime cependant l’espoir de revenir dans le Patriarcat de Lisbonne pour travailler à l’peuvre de Diex et de l’Eglise, pour le bien des âmes, avec la bienveillante autorisation de Votre Eminence.
Je Vous prie d’agréer, Eminence, l’hommage des sentiments de profond respect avec lesquels je baise Votre Pourpre sacrée.
De Votre Eminence le très humble serviteur
fr.Pie-M, Gaudrault,O.P.
Vicaire Général


Ilustração: Cópia da Carta do Padre Gaudrault ao Cardeal Cerejeira, 2 páginas digitalizadas. Arquivo Histórico Dominicano Português.









2 comentários:

  1. Frei José Carlos,

    Foi com enorme satisfação que li a carta do Padre Gaudrault ao Cardeal Cerejeira em Agosto de 1952 e a introdução que o Frei José Carlos fez. Para além das prioridades que os dominicanos haviam estabelecido aquando da restauração da Ordem em Portugal, há, no meu entender algo de muito relevante que decorreu durante a estada dos dominicanos em São Pedro de Sintra: o trabalho pastoral que aí desenvolveram. Senti uma enorme satisfação por estarem longe os tempos em que tiveram que justificar a disponibilidade para ajudar o pároco local (procurei o texto que partilhou connosco mas, neste momento, não encontrei, mas creio que assim foi). A prova disso é o pedido do Cardeal Cerejeira ao Padre Gaudrault.
    Obrigada, pela partilha, deste acontecimento relevante, na história da Província. Bem-haja.
    Um abraço fraterno,
    Maria José Silva

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  2. Frei José Carlos,

    Agradeço-lhe esta bela partilha,que li com muito interesse, a carta do Padre Gaudrault ao Cardeal Cerejeiraem Agosto de 1952.Frei José Carlos,gostei muito da própria carta em francês,foi espectacular.Obrigada,pela partilha deste maravilhoso acontecimento,na História da Província.Bem-haja,Frei José Carlos,por todas estas maravilhas que partilhou connosco.Desejo-lhe uma boa semana,e que Deus o abençõe e o ilumine.Uma boa noite.
    Um abraço fraterno.
    AD

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